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jeudi 23 août 2018

La gencive


1.  Introduction

 La gencive fait partie de la muqueuse buccale et constitue aussi la partie la plus périphérique du parodonte.
Elle débute au niveau de la ligne mucogingivale et recouvre les parties coronaires des procès alvéolaires. La LMG est absente au niveau du palais; elle fait à cet endroit partie de la muqueuse palatine kératinisée, non mobile. La gencive se termine au niveau du collet des dents où elles les entourent et forme un anneau épithélial (épithélium jonctionnel), l’attache épithéliale. Elle assure ainsi la continuité du recouvrement épithélial de la cavité buccale. La gencive libre est classiquement subdivisée en différentes zones topographiques: la gencive libre, la gencive attachée et la gencive inter dentaire.

2. Aspect histologique

 La gencive est constituée d’une composante épithéliale et d’une composante conjonctive.

 1- L’épithélium

L’épithélium qui recouvre la gencive peut être différencié en trois types:
 - l’épithélium buccal qui tapisse la cavité buccale,
 - l’épithélium sulculaire qui fait face à la dent sans y adhérer,
 - l’épithélium jonctionnel qui réalise l’adhésion entre la gencive et la dent.

a- L’épithélium buccal


Il s’agit d’un épithélium pavimenteux, stratifié, kératinisé qui présente des digitations épithéliales dans le chorion gingival. Il comprend quatre couches.
On distingue de la lame basale vers l’extérieur:
Les cellules de la couche basale (stratum germinatum) sont soit cylindriques, soit cuboïdes et sont en contact avec la membrane basale. Les cellules basales possèdent la capacité de se diviser. La couche basale peut être considérée comme le réservoir des cellules progénitrices.
 La couche épineuse (stratum spinosum) de l’épithélium est constituée de 10 à 20 couches de cellules relativement larges, polyédriques, munies de prolongements cytoplasmiques courts. Les cellules sont attachées entre elles par de nombreux hémidesmosomes.
La couche granuleuse (stratum granulosum) , est formée de cellules de corps électro-dense de kérato-hyaline et des amas de granules contenant du glycogène commencent à apparaître. Ces granules semblent en relation avec la synthèse de kératine.
 Les cellules de la couche cornée (stratum corneum) possèdent un cytoplasme rempli de kératine et la totalité de l’appareil de synthèse protéique et de production d’énergie a disparu (noyau, mitochondries, réticulum endoplasmique et appareil de Golgi). La kératinisation de la muqueuse buccale varie selon les différentes régions dans l’ordre suivant: le palais (le plus kératinisé), la gencive, la langue et les joues.

 b- L’épithélium sulculaire


Il fait face à la dent. Il s’agit d’un épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé.

 c- L’épithélium jonctionnel


 L’épithélium jonctionnel, dont la hauteur peut atteindre 2 mm, entoure le collet de la dent comme un anneau. Les composantes tissulaires de la région dento-gingivale achèvent leurs caractéristiques structurales en même temps que l’éruption de la dent. L’épithélium adamantin réduit est remplacé graduellement par un épithélium jonctionnel durant l’éruption. Cet EJ est en continuité avec l’épithélium sulculaire et participe à l’attache entre la gencive et la dent. Dans sa partie apicale, il n’est constitué que de quelques couches cellulaires alors que coronairement, il est composé de 15 à 30 couches. L’EJ est composé de deux couches, la couche basale (active sur le plan de la division cellulaire) et la couche supra basale (cellules filles). Les cellules basales ainsi que les cellules supra-basales sont allongées selon un axe parallèle à la surface de la dent. Les trois autres couches cellulaires de la stratification (moyenne, granuleuse, cornée) n’apparaissent pas. La membrane des cellules de l’EJ présente des hémidesmosomes en direction de l’émail. Ainsi, l’interface entre l’EJ et l’émail est identique à celle entre tissu épithélial et tissu conjonctif. L’épithélium n’est donc pas seulement en contact avec l’émail mais est physiquement attaché à lui. Il reste différencié et ne se kératinise pas. L’EJ sain ne présente pas de digitations dans le tissu conjonctif adjacent. L’EJ constitue une entité histologique particulière caractérisée par un «turn-over» rapide des cellules.

3.   Le tissu conjonctif gingival

C’est le tissu prédominant de la gencive. Il est composé de fibres de collagène (60% du volume tissulaire, de fibroblastes (5%), de vaisseaux et de nerfs enchâssés dans une matrice extracellulaire (35%).

a- Les cellules du tissu conjonctif


Les cellules du tissu conjonctif sont:
- les fibroblastes: ce sont les cellules principales du tissu conjonctif (65% de la population cellulaire totale). Ils sont situés entre des fibres de collagène, leur orientation spatiale étant conditionnée par l’organisation des faisceaux fibrillaires. Le fibroblaste est impliqué dans la production de divers types de fibres retrouvées dans le tissu conjonctif et dans la synthèse de la matrice extracellulaire du tissu conjonctif.

- Les cellules de défense: myéloïdes (monocytes, macrophages, leucocytes), lymphoïdes (lymphocytes T et B, plasmocytes), mastocytes (ils sont responsables de la production de certains composants de la matrice extracellulaire) et cellules accessoires (cellules présentant l’antigène, plaquettes, cellules endothéliales, cellules dendritiques).

 b- Les fibres du tissu conjonctif


 Ce sont les fibres de collagène, de réticuline et élastiques.
- Les fibres collagènes constituent la composante essentielle du parodonte. Elles possèdent de nombreuses propriétés biophysiques et biochimiques qu’elles confèrent aux tissus qu’elles constituent (résistance aux tractions et aux forces mécaniques, souplesse, insolubilité dans l’eau, digestion par des enzymes protéolytiques (collagénases, protéases)). Ces fibres confèrent à la gencive une forme stable, et si elles se fixent en dessous de l‘épithélium jonctionnel à la surface des dents, elles les protègent contre les forces de cisaillement et stabilisent les dents individuelles pour former une arcade fermée. Au sens large, les fibres périosto-gingivaux peuvent également être comptées parmi les fibres gingivales. Ils fixent la gencive sur le procès alvéolaire. Selon leur insertion et leur trajet à travers les tissus, les faisceaux orientés dans la gencive peuvent être divisés en plusieurs groupes
- les fibres dento-gingivales sont incluses dans le cément de la partie supra-alvéolaire de la racine et se projettent, à partir du cément, en éventail vers les surfaces tissulaires gingivales libres vestibulaire, linguale et inter proximale. On distingue les fibres coronaires, horizontales et apicales.
 - Les fibres circulaires et semi-circulaires sont des faisceaux de fibres qui suivent un trajet dans la gencive libre et encerclent la dent de la manière d’une bague.
- Les fibres dento-périostales sont incluses dans la même portion de cément que les fibres dento-gingivales mais elles suivent un trajet en direction apicale par rapport aux crêtes osseuses alvéolaires vestibulaire et linguale et se terminent dans le tissu conjonctif de la G.A.
- Les fibres transeptales s’étendent entre le cément supra-alvéolaire de deux dents adjacentes. Elles présentent un trajet droit à travers le septum inter dentaire conjonctif et sont incluses à chaque extrémité dans le cément de chaque dent adjacente. Elles sont responsables de la consistance ferme de la gencive marginale. On trouve aussi les fibres alvéolo-gingivales, inter papillaires, trans-gingivales, périosto-gingivales, inter circulaires et inter gingivales.
- Les fibres de réticuline sont des fibres qui se trouvent normalement connectées aux fibres de collagène les plus fortes. Elles correspondent à des fibrilles de collagène récemment formées, qui peuvent poursuivre leur polymérisation et se transformer en fibres de collagène et en faisceaux. Elles sont présentes aux interfaces entre épithélium et tissu conjonctif.
- Les fibres élastiques n’ont pas une structure homogène. Leur élasticité est le fait d’une structure fibreuse et fibrillaire. Elles comportent invariablement deux composantes morphologiques et biochimiques distinctes mais étroitement liées: une composante centrale amorphe, l’élastine (90% de la fibre élastique mature) et une composante micro fibrillaire périphérique.

c- La matrice extracellulaire


La matrice extracellulaire est essentiellement produite par les fibroblastes bien que certains constituants le soient par les mastocytes et d’autres composants dérivés du sang. Elle est le milieu dans lequel les cellules du tissu sont incluses et elle est essentielle au maintien des fonctions normales du tissu. C’est en son sein qu’a lieu le transport de l’eau, des électrolytes, des nutriments, des métabolites vers et a partir des cellules du tissu conjonctif. Le constituant majeur de la matrice extracellulaire du tissu conjonctif est représenté par les macromolécules de protéines polysaccharidiques. Ces complexes sont divisés en glycoprotéines et protéoglycanes.

4.  Vascularisation :

La vascularisation de la gencive provient des branches des artères alvéolaires supérieures et inférieures.

5.  INNERVATION

ž La gencive est innervée par les branches maxillaires et mandibulaires du nerf trijumeau.

6.  HISTO-Physiologie

Rôle de protection : La protection est assurée par l'organisation particulière de l’épithélium.
Rôle de défense, fixation et nutrition assuré par le chorion

pour télécharger le cour 

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